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« Tu ne peux pas rester avec tous ces problèmes », à Bobigny, la main tendue des « femmes relais »

« Tu ne peux pas rester avec tous ces problèmes », à Bobigny, la main tendue des « femmes relais »

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« Tu ne peux pas rester avec tous ces problèmes », à Bobigny, la main tendue des « femmes relais »

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C’est un peu le bureau des soucis. Ceux en tout cas qui font le quotidien des gens qui habitent des quartiers comme la cité HLM de l’Abreuvoir, à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Ce lundi-là, c’est jour de médiation sociale dans le local de Femmes relais, place des Nations-Unies, aux murs couverts d’affiches rappelant ici les gestes barrières en neuf langues, là les multiples modes de contraception possibles. Dans une semaine, l’association doit fermer pour la pause estivale, mais pour l’instant, une nouvelle personne entre toutes les cinq minutes. Avec chacune son petit lot de problèmes.

→ UN ÉTÉ À L’ABREUVOIR (1/4). « Cet été, on reste à Bobigny », des vacances pas comme les autres

Arrive par exemple Aissatou (1), qui se lave lentement les mains avec du gel hydroalcoolique et revêt son masque. La jeune femme, en débardeur bleu recouvert d’un châle jaune, semble épuisée, tout comme son fils de 2 ans qui dort dans la poussette. La veille, grâce aux gâteaux qu’elle a vendus, elle a pu acheter un morceau de viande. Mais elle s’est endormie en laissant son plat sur le feu… « Tu ne peux pas rester avec tous ces problèmes dans ta tête. Assieds-toi, on va prendre les choses une par une », rassure Fanta Sangaré, la directrice de Femmes relais.

La jeune femme a des dettes de loyer et d’hôpital. Elle a surtout un problème de renouvellement de carte de séjour, bloquée faute d’argent pour payer le timbre. Or sans carte de séjour en règle, pas de CMU, pas d’allocations. « On va régler ça », décide Fanta.

« Merci mon Dieu, merci mon Dieu ! »

Pendant ce temps-là, les autres travailleurs sociaux, serrés bureau contre bureau, sont au four et au moulin. Nouza accompagne à La Poste une jeune femme qui ne parvient pas à obtenir sa carte de paiement. Dylan aide les personnes peu à l’aise avec l’informatique à récupérer leur code pour accéder à l’administration en ligne. Fatouma s’occupe d’Isabelle, qui veut savoir si elle a droit à l’Allocation de solidarité spécifique (ASS), destinée aux chômeurs en fin de droits. « Depuis deux mois, je touche plus de chômage, pas de RSA, j’ai que la pension de réversion de mon mari. Les factures s’accumulent, je suis en panique ! », explique-t-elle à Fatouma, qui va l’aider à faire sa demande.

Un peu plus tard se présente une femme qui fait rire la galerie en dansant et chantant, les mains tournées vers le ciel : « Merci mon Dieu, merci mon Dieu ! » La raison de cette hilarité ? Alors qu’aujourd’hui expirait le délai donné par son propriétaire pour quitter son logement, elle a reçu une lettre lui indiquant qu’elle allait avoir un logement social.

Des colis alimentaires depuis quatre ans

« Ici, c’est le quartier le plus pauvre de Bobigny, les gens ont toute une série de problèmes et on essaie de trouver des solutions », résume Fanta. En robe à motifs africains et béret brodé de perles, celle que beaucoup ici appellent « Maman » est l’âme du lieu. Institutrice au Mali, elle a quitté son pays pour pouvoir divorcer de son mari. Une fois en France, elle devient bénévole en 1996 puis directrice de l’antenne Bobigny de Femmes relais, qui, grâce à l’expérience interculturelle de son équipe, fait le lien entre les habitants des quartiers sensibles et les institutions.

Problèmes de papiers, d’emploi, difficultés administratives, logement…, la médiation sociale reste l’activité de base de l’association. Mais, sur adhésion, on y a aussi accès à toute une série d’ateliers – sur les écogestes ou la sexualité –, de sorties – au Parc Asterix ou au Louvre –, ainsi qu’une foule d’activités, qui vont des cours d’informatique à la marche nordique en passant par la couture et le soutien scolaire.

Depuis quatre ans, pour faire face aux besoins croissants de la population, Femmes relais distribue également des colis alimentaires. Ce lundi-là, 44 colis ont été distribués. En djellaba beige, la fine Amina examine les victuailles. Un peu de poulet, pas mal de fruits et légumes, un pain, quelques biscuits et laitages… « Heureusement qu’il y a ça ! », s’exclame cette mère d’une fillette de 10 ans. Pendant le confinement, son mari, employé au noir dans le bâtiment, a perdu son travail. Il ne l’a toujours pas retrouvé. « Je ne sais pas comment je vais faire en août quand ça sera fermé. »

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Femmes relais

L’histoire. À la fin des années 1980, dans certains quartiers défavorisés de banlieue, le besoin se fait sentir de trouver des personnes capables de faire le lien entre les familles issues de l’immigration et les institutions. Des « femmes relais » font alors office d’interprètes et de médiatrices. D’abord bénévole, ce travail devient salarié avec la création, en 2000, des postes d’« adultes relais ».

L’antenne de Bobigny. Créée en 1988, la structure compte onze salariés, hommes et femmes. En 2019, son activité principale, la médiation sociale, a reçu 5 450 personnes. Un quart (24 %) des dossiers concerne des questions de régularisation, 16 % l’emploi, 15 % la Sécurité sociale, 10 % la CAF, 8 % le logement…

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